Depuis septembre 2017, je distille quelques conseils au gré de mon fil Twitter pour faire des relations médias au regard de mon expérience de rédactrice pour le média en ligne Les Enquêtes de Watson.
Quand ton activité de #blogueuse te pousse à repenser ton travail de #RP. Qui est d’accord ?
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 27 septembre 2017
Je suis attachée de presse depuis 10 ans. Le métier a beaucoup évolué depuis 2007. Un exemple ? Au début, j’envoyais 700 DP PAPIER ! Aujourd’hui, si on envoi 50 ou 100 DP papier c’est bien le grand maximum, tout passe par mail.
Ecrire des articles sur les métiers et coulisses du secteur culturel m’a beaucoup aidé dans ma réflexion sur notre travail de consultant média*. J’en fait part régulièrement sur twitter.
Il n’y a pas de hiérarchie dans la rédaction de ces tweets. Je les écris au fil de mes réflexions, de mes rencontres, de mes échanges. Avec cet article, j’ai souhaité reprendre tous ces conseils en un seul lieu. Pour qu’ils soient plus faciles d’accès. Pour qu’ils puissent servir à des communicants qui souhaiteraient comprendre comment faire des RP le mieux possible.
Pour me donner aussi la possibilité d’approfondir mon propos. En plus de 140/280 signes.
Les voici :
Ce que m’a appris mon expérience de #blogueuse : quand on vous demande la suppression d’une adresse mail d’une base de données : FAITES-LE ! Et excusez-vous pour la gêne occasionnée. Ça ne coûte rien et c’est apprécié.
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 30 novembre 2017
Rien de plus énervant que de recevoir sans fin des newsletters qui ne nous intéressent pas. C’est vrai dans le cadre personnel, mais c’est aussi également vrai dans le cadre professionnel. D’autant plus quand on est créateur de contenu et qu’on reçoit des dizaines voir des centaines de mail par jours. On ne peut pas tout lire, on ne peut pas tout traiter. Et des mails inutiles sont autant de mails supplémentaires à supprimer, et d’occasions de rater une bonne information.
Avec la mise en place du RGPD, les choses n’ont pas vraiment changées. Et le ciblage des envois presse via les bases de données spécialisées RP n’est pas toujours facile. (cf. dernier tweet en bas de cet article, ainsi que mon article publié sur linkedin.)
Dans la plupart des cas, il y a un lien de désabonnement en bas des mails reçus. C’est obligatoire et bien pratique dans certains cas. MAIS. Quand je reçois un mail hors sujet de la part d’une agence, je préfère entrer en contact avec l’attachée de presse pour lui dire que CE SUJET ne m’intéresse pas mais que peut-être je serais intéressé par d’autres sujets/clients de son agence. Hors, je ne reçois quasiment jamais aucune réponse de leur part. Ni pour me dire « ok bien reçu » ni pour me proposer d’autres sujets… J’avoue ne pas avoir encore compris pourquoi. Encore une fois, c’est l’occasion de créer du lien avec le journaliste*. Quand on est communicant, et d’autant plus en agence, cela ne se refuse pas ?!?
Ce que m’a appris mon expérience de #blogueuse : le #DP ne s’adresse pas au client final, mais à « moi », la blogueuse/#journaliste qui va écrire un #article pour son lectorat. #RP
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 30 novembre 2017
En gros, ça veut dire qu’on ne dit pas « nous vous ouvrons les portes de… » mais « nous ouvrons les portes de… à tel public » #RP https://t.co/C1OigPjFbS
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 5 décembre 2017
La rédaction d’un DP/CP est régie par quelques règles immuables : un titre percutant, un chapô qui résume l’essentiel du propos, une date, un contact, un « à propos ». Mais ce sont essentiellement des règles de formes. Il ne faut pas oublier que ce document n’est pas un flyer commercial. Vous n’écrivez pas pour vendre votre produit ou service, vous écrivez pour donner la matière aux journalistes. Pour lui donner les arguments-clés qui vont lui donner envie d’en parler à ses lecteurs. Vous le faîtes, ok, très bien. Mais pourquoi ? Quels sont vos enjeux et objectifs ? Quel public/consommateur visez-vous ? Pourquoi en parlerais-je ?
Note complémentaire : en plus, envoyer un programme à 2 jours (voir le jour J) du débat de l’événement, c’est stupide. Il me faut quand même le temps de rédiger, mettre en forme, choisir sur quel média je vais en parler (article, newsletter, réseaux sociaux), etc. J’ai probablement autre chose à faire aujourd’hui… Sans parler de la presse papier, qui elle a des impératifs d’impression !
Ce que m’a appris mon expérience de #blogueuse : un #CP ce n’est pas votre programme mais un document qui nous explique quand, comment, pourquoi
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 12 décembre 2017
L’idée n’est pas de trouver l’angle parfait pour tous les médias que vous souhaitez toucher mais au moins d’entrer un peu dans la réflexion, pour que le #journaliste trouve ce qui peut intéresser ses lecteurs et pas leur envoyer un programme ou une invitation https://t.co/912EWCGcBE
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 12 décembre 2017
Je ne compte plus les mails que je reçois avec les plannings des prochaines activités de tel musée, avec la programmation de tel festival, ou les prochaines dates de tel spectacle. Sachez-le : je m’en fiche. Je ne suis pas un média d’actualité. Je ne sais que faire de ces informations.
Même envoyées à la presse « agenda » qui va transmettre l’information sans réel remise en contexte ou réflexion, expliquez-leur quand même pourquoi votre événement est incontournable et qu’il faut en parler. Les journalistes ne sont pas des boîtes aux lettres ou des passe-plats !
Ce que m’a appris mon expérience de #blogueuse : les problèmes de ciblage des informations presse que l’on reçoit ne sont pas forcement la faute des communicants et #RP.
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 31 janvier 2018
Les agences sont souvent abonnées à des bases de données générales type @CisionFrance ou Hors Antenne et leur font confiance pour toucher les bons journalistes en fonction de leurs clients et sujets.
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 31 janvier 2018
Comment voulez-vous qu’ils soient précis avec des thèmes aussi généralistes que « communication » « innovation » ou « entrepreneuriat » ? Oui, ce sont des thèmes que nous abordons très régulièrement sur @moncherwatson mais uniquement dans le secteur culturel.
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 31 janvier 2018
Alors la question est la suivante : comment faire pour réduire ses possibilités d’erreurs ? Comment mieux définir les bases de données pour un meilleur ciblage et donc de meilleurs résultats pour #RP et #journalistes ? Quelle concertation possible entre les 3 parties ?
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 31 janvier 2018
Y a-t-il des solutions alternatives comme @RS_fr, @MediaTodayPR ou @Babbler_rp ? Faut-il avoir des bases avec déjà des spécialités type « culture », « économie », « tourisme », etc ? Une belle réflexion et un gros travail en perspective !
— Aurélie Romand (@Aurelie_R_) 31 janvier 2018
Comme vous pouvez en juger par l’utilisation de 5 tweets d’affilée, ce sujet du ciblage est un grand élément de réflexion pour moi. J’y suis confrontée en temps que consultante RP quand je dois sélectionner les journalistes à qui je veux envoyer les informations presse de mes clients. Mais également en temps que blogueuse, inscrite sur les listes de presse de certaines de ces bases de données. J’ai écrit en février dernier un article sur le sujet, suite à ces différents tweets d’ailleurs, et reprenant le fond de mes réflexions sur le sujet => A lire ici.
6 mois plus tard, je suis retournée travailler en agence de relations presse et ce sujet reste essentiel pour moi. Nous portons une attention très particulière à l’élaboration de nos listes de presse avant d’envoyer une information presse : choix du journaliste, choix du média… Cela nous prend beaucoup de temps mais nous paraît essentiel pour entretenir de bonnes relations avec les journalistes cibles de nos clients. Nous sommes spécialisés sur un secteur d’activité et connaissons bien les journalistes mais qu’en est-il lors des changements, lors de sujets transverses ou tout simplement de nouveaux clients ? Comment sélectionner les journalistes à contacter, ceux qui pourraient être intéressés par les informations de nos clients, qui voudraient venir à nos événements presse ? Cela est d’autant plus compliqué que les rubriques sont assez vastes et généralistes. L’exemple de la rubrique « communication » est bien explicite, mais je pourrais vous en citer d’autres.
Cette réflexion est valable aussi pour les recherches de blogueurs. Lors de ma dernière recherche de blogs pour du Do It Yourself dans le secteur du bricolage, j’ai trouvé essentiellement des blogs de loisirs créatifs ou de petit bricolage pour les enfants. Nous voulions faire tester des perceuses et ponceuses, je vous laisse trouver le lien…
En accédant à la fiche de Mon cher Watson (et donc à mon contact) sur la base de données que nous utilisons à l’agence, j’ai également pu pointer du doigt certaines erreurs ou manque de subtilité qui entraîne la réception d’informations totalement hors sujets. Par exemple, nous étions rentrés dans la catégorie de presse « presse communication ». Je comprends pourquoi je reçois les informations presse sur les stratégies de communication ou nouvelles campagne publicitaires de marques ou d’enseignes de distribution… En dehors d’un manque flagrant du communicant (souvent des agences) qui n’ont pas pris la peine d’aller voir le descriptif du média, on ne peut pas dire que la base de données aide vraiment à limiter les erreurs.
Comme je le dis en conclusion de mon article, le ciblage restera un élément central et crucial de la communication et des relations médias. Il y aura toujours des erreurs. C’est comme ça. On ne peut pas faire autrement. Une « simple » excuse de la part du communicant (et parfois un peu d’indulgence de la part du journaliste) est souvent la solution. Mais ce que je ne comprends pas c’est le manque de lien et de réflexion commune entre les logiciels de bases de données et les communicants. Nous avons le même but – faciliter les relations média -, aidons-nous !
A suivre…
* En résumé, relations presse = presse papier et audiovisuelle, et presse en ligne. Relations média = la même mais en intégrant les relations avec les blogueurs et influenceurs sur les réseaux sociaux
** J’utiliserais ici la terminaison « journaliste » pour parler aussi bien des journalistes (les vrais – avec ou sans carte de presse), des blogueurs ou influenceurs. Il existe certes des différences pour approcher chacune des cibles, mais dans l’ensemble, les règles de contact, de bienséance et de respect des relations humaines peuvent s’appliquer pour tout le monde.
Pour connaître la différence entre ces différents statuts, je vous renvoie à d’autres articles bien mieux documentés que vous pourrez trouver sur la toile.